Démarrer une vie en tant que mortel n'était pas ce qu'il y avait de plus évident. On devait apprendre à vivre dans cette carapace faite de chair, à avoir faim, soif, à ressentir la tristesse, la misère... La seule chose qu'elle avait connu avait été la pitié, pour ses anciens fidèles.. Mais désormais, elle vivait sur sa terre. Si elle y avait vécu en tant que Déesse, désormais elle n'était plus rien... A elle de savoir vivre avec.

C'est ainsi qu'elle se réveillait dans une forêt, vêtue d'un simple lin blanc. Découvrant la douleur, elle ne mit pas beaucoup de temps à s'apercevoir que sa tête était lourde, et qu'elle avait visiblement mal au crâne. Tentant de se lever, elle retomba mollement sur ses jambes, ses os n'étant pas encore assez solides pour pouvoir supporter son poids. Alors, elle regarda autour d'elle.

Shälmosis ne savait pas en quelle année elle était, ni dans quelle époque. Sa mémoire était dispersée et elle ne se souvenait que de son frère la chassant du monde des Dieux... Son frère, qui l'avait trahie. Mais désormais, elle était parmi les hommes... Dans ce qui semblait être une forêt... Au beau milieu de la forêt. Et seule, désespérement seule, face à son seul silence. Alors qu'une larme s'échappait de ses yeux bleus océans, un craquement retentit derrière elle, et elle sursauta, sans pour autant bouger... Homme ou animal? Elle ne le savait pas, mais un début de peur parvenait en son ventre. Ce n'était plus une immortel. Elle pouvait mourir à un moindre choc, à la moindre coupure trop grande. Et elle avait peur de mourir.Sans bouger, elle attendait, dans l'horreur de tomber sur une créature qui la mangerait sans précédant... Le craquement se rapprochait, et elle... Elle avait peur.

-Miaou.

Poussé par une odeur nouvelle, je m'étais aventuré dans la fôret. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais cette fragance avait quelque chose de toute particulière. Et je devais le découvrir avant les autres "chats" de la région. C'est ainsi que je m'etais enfoncé dans cette jungle, trop grande pour moi dans mon état de chat. J'hésitais a redevenir humain, mais ne sachant ce que je trouverais au bout de l'odeur, je preferais garder mon apparence animale. Au moins, j'avais les griffes.

L'odeur se faisait plus tenace a chaque mètre que je parcourais. Un mélange subtil, on avait pas ça en ville. Je crus reconnaitre une forte odeur de lin et de miel. Un miel spécial d'ailleurs, je n'en avais jamais senti des comme ça (sous ma forme chat, mon odorat est plus que devellopé... Ca ma sorti de bien des galères, en bas...). Mais surtout, elle sentais la peur. La peur de l'inconnu, je dirais presque, à ce point là, la peur du vide.

Respectant cette émotion, j'entrais dans la clairière a patte de velours, mes petites pattes blanches foulant à peine le sol. Elle me tournait le dos, je ne voyais que ses longs cheveux blonds (très long. Je dus résister fortement a mon instinct de chat pour ne pas aller jouer avec). Je la contournais, pour venir m'asseoir devant elle, à un mètre de distance pour ne pas l'effrayer. Je la regardais dans ses yeux et lachais un petit :

-Miaou.

Un ... chat ?

Shälmosis avait eu peur d'un chat. Certes, ca restait dangereux les chats sauvages... Mais il ne semblait pas agressif. Enfin, en apparence, car Shälmosis savait que le coeur de tout être pouvait être facilement corrompu. Trop facilement. Ce chat qui passait sur le côté, et qui finit par s'asseoir en face d'elle, à un peu plus d'un mètre, semblait cacher quelque chose. Et ainsi, elle se méfia.

Le regardant tout d'abord, elle se demandait pourquoi un chat se trouvait-il dans cette forêt, à cette heure-ci. Elle savait que les félins étaient de nature nocturnes, mais de là à pénétrer dans une forêt, c'en était plus qu'étrange. Mais elle se crut encore à l'époque où elle était une déesse, et oublia sa peur à l'instant même où un sourire délicat apparut sur son visage. Tendant doucement la main, elle regardait le chat, comme fascinée. Mais elle se souvint peu après de sa mortalité, et hésita un peu plus en tendant la main. Son corps la faisait souffrir, et alors qu'elle se maudissait intérieurement de n'avoir pas pu contrer son frère, son bras retomba mollement dans l'herbe. Fermant les yeux, elle soupira, avant de replonger ses prunelles dans celle de ce chat...

Des yeux verts qui contrastaient avec son pelage, des pattes blanches, et un regard qui semblait sage... Mais elle sentait qu'il y avait quelque chose derrière. Il y a moins de quelques jours,si la jeune déesse accordait sa confiance à quiconque, apportant la bonté là où il en manquait. Elle avait été aimée, respectée, et chérie. Avant d'être trahie. La confiance qu'elle avait placée envers ses confrères avait été piétinée, elle n'était plus rien. C'est pourquoi elle semblait craintive, et sa main reposait toujours sur ce sol humide et verdoyant. Elle remua légèrement le bras, alors qu'elle relevait le lin qui ornait son corps, lentement. Elle prenait peu à peu conscience de son corps.

-Bonjour, jeune chat.

Jeune, oh oui, il l'était, contrairement à elle... Mais, ce chat ne voyait que sa carapace de chair, qui la rendait aussi jeune qu'il aurait pu l'être. Alors, elle sourit une nouvelle fois, avant de ramener ses genoux contre elle, telle une enfant.. Mais ne quittant aucunement le regard de ce chat qui l'intriguait.

-Tu peux venir, si tu le désires...

J'avais entendu son invitation, mais preferai rester un peu eloigne pour le moment. Je l'observais. La scrutai presque. Je voulais voir une quelqu'oncque marque d'appartenance, d'origine, quelque chose qui puisse me dire qui elle était. Quand on as un passé comme le mien, on sait quil faut se méfier de tout. Surtout des inconnus. Même si e sont des femelles. Certaines sont plus féroces que les mâles, et je suis bien placé pour le savoir.

*aïe* repenser à ces vieux souvenirs réveille la douleur de mes cicatrices. Je me mis a me lécher mes anciennes plaies devant la jeune femme. Chose qu'habituellement, j'evitais de faire. Je fis donc passer ça pour une toilette tout ce qu'il Ya de plus normale. Et quand mes douleurs se furent apaisee, je regardis de nouveau la jeune femme.

Je ne voyais décidément rien. Je devais me rapprocher pour mieux voir. Reniflant l'air avec suspicion, je m'approchais à patte prudente.

[HRP: Pour la longueur, ca passe, t'inquiète pas :3]

Des sentiments. Elle avait des sentiments. C'était peut-être pour cela que beaucoup tenait à la... vie? Elle n'avait eu que très peu de sentiments... Ceux qui lui avaient été donnés par ses parents. La bonté, la pitié, et l'incompréhension... C'est l'incompréhension qui l'avait submergée quand son frère Eklamen l'avait éjectée sans précédent de son palais... C'est l'incompréhension qui régnait en maître sur son coeur à cet instant.

Mais un sentiment nouveau ne la quittait plus depuis que Shälmosis était tombée de son nuage : la peur. Sentiment étrange. Il vous donne envie de prendre la fuite. De ne pas affronter ce qui est près à vous sauter à la gorge... La peur vous donne des frissons, elle vous murmure des choses horribles qui pourraient vous arriver... Shälmosis n'aimait pas la peur. C'est un sentiment qui pourrait vous faire faire n'importe quoi, si on s'y abandonnait. Elle le sentait. C'était dangereux d'avoir peur. Alors il fallait qu'elle s'empêche d'avoir peur.

Le chat avait décidé de s'approcher, et Shälmosis ne bougeait pas. Si elle se souvenait bien, les félins étaient méfiants, et pouvaient à tout moment devenir très féroces. Alors, elle ne bougeait pas, ne le quittant cependant pas des yeux, méfiante elle aussi. Le félin s'approchait lentement, comme s'il flairait un mauvais coup, la jeune femme pencha la tête sur le côté, avec un fin sourire sur les lèvres. Il fallait qu'il lui fasse confiance, ne serait-ce que pour quelques minutes. Son premier contact avec le monde mortel, ca ne devrait pas s'oublier. Elle tendit légèrement la main, petit à peu, pour inciter celui-ci à venir, ou à simplement la sentir. A ce moment, elle se sentait apaisée, et presque sereine, malgré sa découverte de la mortalité. Peut-être que si elle s'abandonnait à ce sentiment de paix, elle pourrait redevenir ce qu'elle était avant? Peine perdue.

La seule chose qui lui restait était ce chat.

Je m'approchais doucement pour renifler sa main, l'odeur de peur se faisant plus tenace a chaque pas que j'executais. Mais quelque chose avait changé. L'odeur se répendait partout autour d'elle, mais autour de moi... Rien. Comme si tout ce qui l'entourait l'effrayait au plus haut point, mais qu'elle n'avait pas peur de moi.

*Quelle idiote. Elle ne me craint pas car elle ne sait pas qui je suis.*

Si elle le savait, elle tremblerai surement. Mais chaque chose venait en son temps. Je devais d'abord voir si ce n'était pas un piège que l'on pouvait m'avoir tendu, comme à la vieille époque. Je renfilai donc sa main. Cefut une bourrasque de sensation. Je n'avais jamais senti ça. On aurait dis... Qu'elle decouvrai tout. Comme un nouveau né. Et en même temps, comme si elle savait déjà tout.

Je me nettoyai le nez avec mes pattes, voulant m'assurer que je m'étais pas trompé. Non, ça ressemblais bien à ça. Vaguement. Il y avait tant d'autres choses derrière... Des choses que je ne pouvais même pas toucher du doigt. Des choses qui m'étais inconnues.

*J'ai toujours aimer l'inconnu. Je sais pas qui t'es, mais faut que je te ramène en ville. Faut que je voie ça de plus près...*

Je pris donc mon air de chat le plus mignon et me mit a ronronner en se frottant contre la main tendue. Je devais gagner sa confiance et la découvrir. C'étais crucial. Dès que cela serait fait, je la ramenerais en ville. Et quand j'aurais percer son secret... Je pense pouvoir en tirer un bon prix.

Elle fut soulagée de voir que le chat s'approchait presque sans problème. Elle fut soulagée de voir que dans ce monde, certains êtres pouvaient se montrer... Affectif? Elle fut soulagée de voir que finalement, Shälmosis n'était peut-être pas seule dans ce monde de mortel...

Et pourtant... Lorsque le chat effleura sa main, une douleur la prit au creux de l'estomac, mais qui ne dura qu'une milliseconde. Grimaçant sur le coup, elle se demandait quelle était la nature de cette douleur... Shälmosis préféra ne pas en tenir compte, et reporta son attention sur le felin.

Le regard adorable qu'il lui adressa eut presque raison d'elle, et elle ne put retenir un rougissement, telle une enfant. Pourtant, c'était bien la première fois qu'elle sentait ses joues se réchauffer sous ce nouveau sentiment. Caressant du bout des doigts la tête de l'animal, comme si elle avait peur qu'il ne disparaisse brutalement, elle pencha la têt sur le côté.

T'as l'air d'aimer les caresse, mon mignon...

Elle rougit une nouvelle fois,s ans même savoir pourquoi. On aurait dit une enfant totalement naïve, et pourtant, elle ne l'avait jamais été... Sauf depuis sa chute. La déesse déchue caressait toujours le félin, l'incitant à venir prendre place à ses côtés. Pourtant, ses maux de ventre revenait de temps à autres, comme pour la prévenir... Mais elle ne les écoutait pas.

J'étais allé jusqu'à me blottir sur ses genoux, étant ainsi sûr de mon effet sur la jeune femme. Elle me caressait, et le faisait bien, me tirant de vrais ronronnements. C'était de la douceur, celle que je n'avais jamais eu. Le trottoir n'est pas du genre affectueux, et la poussière qui y traine encore moins. Pourtant je l'ai mordue un nombre incalculable de fois.

* Brrrr... Je préfère ne pas me rappeler.*

Il fallait maintenant trouver quelque chose pour l'attirer, pour qu'elle me suive. Peut être... Une sorte de jeu ? Ou alors je pourrais la mordre et... Non, mauvaise idée. Elle se refermerai plus qu'autre chose. Elle avait besoin de douceur... D'affection... Ou alors...

Ca fit tilt dans ma tête. Elle ne connaissait pas le monde exterieur visiblement, et semblait avoir très peur. J'herissai donc mon poil, sautai de ses genoux, et me mit a feuler du plus fort que je pouvais contre les profondeurs de la fôret. Je lui lançai mon regard de chat spécial peureux. Il lui disait :

-Suis moi. Vite.

Shälmosis se sentait.. Heureuse. Le chat s'était blottit contre elle, et elle ne pouvait s'empêcher de le caresser, ce contact la rassurant de plus en plus. Faisant preuve d'une extrême douceur, celle dont elle avait fait preuve durant tout son culte. Sa bonté divine n'était pas encore partie apparemment. La boule de poil ronronnait contre elle, et elle, elle souriait naïvement. Dans son monde, elle avait vu des gens manipulateurs.. Mais n'y avait jamais été confrontée. Hormis aux autres Eklamens. Pourquoi avait-il fallu qu'on la trahisse ?

Alors qu'elle sentait pour la première fois la fatigue la gagner, le chat semblait entendre quelque chose... Ou sentir un danger. Son.poil s'hérissait, il feulait.. La.peur reprit la jeune femme. Et elle le suivit. Toute animal était intelligent. En bien ou en mal... Pourtant elle était là, et elle le suivait dans cette nuit noire. La peur ne s'apaisait pas .

Oú m'emmènes tu ?

Ses longs cheveux blonds se dispersaient dans sa course effrénée, alors que ses vêtements digne d'une princesse la genait. Mais elle s'en fichait. Comme lumineuse dans la nuit, elle tentait d'oublier la peur. Si bien qu'elle ne se concentrait plus que sur les pattes blanches de ce félin qui semblait tout comme elle, tombé du ciel.

Soudain, le chat s'arrêta. Elle ne sut plus du tout où elle se trouvait...

C'est bon, elle me suivait. Je n'étais pas sur qu'elle le fasse, mais tout se passait comme sur des roulettes. Je progressais rapidement dans la forêt, la sentant marcher derrière moi. On se rapprochais de la ville, et je commençais à sentir l'odeur de mes chats. Et il durent me sentir eux aussi, car en quelques minutes, un chat gris courrait, gardant quelques mètres de distance afin que la femelle ne le vit pas. Je lui adressais un hochement de tête. Et il partit devant. Il avait compris la consigne. La même qu'à chaque fois que je ramenais quelque chose.

La ville était désormais en vue. Je voyais ses batiments. Mais mes "chats" avait coupé pour un temps l'éléctricité de la ville, la rendant ainsi invisible aux yeux de la demoiselle, tant la nuit était noire. Ca a de bon côté d'être nyctalope. Je sentais la présence de mes chats, désormais sous forme humaine, derrière la demoiselle. A en croire l'air, elle n'en avait pas conscience. Elle était complètement perdue. Je m'arretai donc un instant. Un de mes valets m'envoya un paquet de vêtements et je commençai ma transformation.

Mes os se mirent a craquer. Je m'étais maintenant habitué à la douleur, mais cela m'avait fait maintes fois souffrir. La première fois, je me souviens même avoir du aller à l'hopital. Ma peau de chat se craqua, et je retins un miaulement. La jeune femme s'était rendue compte de quelque chose cette fois ci. Mais mes hommes étaient là pour la retenir de s'enfuir, sans qu'elle en aies conscience encore. Mes bras se retournèrent et ma colone vertebrale s'agrandit brusquement. Mes oreilles se baissèrent, mes moustaches rentrèrent dans la peau, formant trois petites cicatrices de chaque cotes de mes joues. Mon nez se retrecit, et mes poils se rapetissirent, sauf mes cheveux, qui eux poussaient afin de donner ma coupe emo.

J'étais enfin transformé. J'entrepris de m'habiller, afin d'être présentable. Un costume 3 pieces et un jean noir. Pour un premier "rendez vous" autant être classe. Je mis mon chapeau noir sur ma tete, légérement incliné. Je sentais la peur grandissante de la jeune femme. J'en souriais. Et la lumière se ralluma.

Quelque chose n'allait pas... Un sentiment de mal-être s'emparait de la déesse déchue... Le chat avait totalement disparu de son champ de vison. Quand soudainement une douleur lancinante se fit sentir dans le corps de la jeune femme... Comme si ses propres os subissait la transformation du chat qu'elle ne voyait plus. Tombant au sol, elle se retenait de hurler de douleur, alors qu'elle ressentait chaque parcelle de son corps la faire souffrir. Pourtant, rien d'autre ne se passait. Elle ne sentait que la douleur.

Pis soudainement, tout s'arrêta, et elle manqua de s'évanouir, mettant ses mains sur le sol pour prendre appui, haletante. Un seul gémissement de douleur était sorti de sa gorge, alors qu'elle tentait de reprendre son souffle. Son sang tapait contre sa tempe, et Shälmosis se demandait quelle était cette sensation étrange... Elle n'avait cessée de voir des yeux verts pendant toute cette phase.

Quand soudainement, la lumière se ralluma. Un homme, vêtu de noir, ses cheveux.. noirs aussi. Un frisson parcourut le corps de la jeune femme, qui se releva tant bien que mal. Son corps tremblait, et elle se sentait brûlante, comme si elle allait exploser. Elle avait peur de cet homme, et pourtant, elle en était fascinée. Shälmosis n'était pas dupe, l'aura de cet homme ressemblait à celle du chat qu'elle avait suivi. Elle s'était fait avoir.

Elle s'était faite avoir... Une seconde fois. Eagolyth l'avait virée de son trône. Les autres Eklamens s'était alliés à son frère. Ils l'avaient brisée, piétinée. Et désormais, il lui envoyait cet homme. Et elle était retombée dans le piège fièrement tendu. Son coeur battait la chamade, et ses idées devenaient noires, tristes, et pleines de désespoir.

Alors qu'elle fronçait les sourcils, le tonnerre retentit quelque part au dessus d'eux. Mais sans même savoir que c'était elle, la jeune femme sursauta. Cherchant un moyen de fuir en ne cessant de fixer l'homme devant elle. Mais c'est à un second homme qu'elle se cogna, et elle sursauta, ce qui eut le don de provoquer un second éclair.

Elle avait peur. Très peur. Se remettant au centre de ce cercle, la jeune femme passa une main dans ses longs cheveux blonds. Même si la déesse déchue avait peur, elle ne se laisserait pas avoir de sitôt. Et pour la première fois depuis sa chute, c'est d'un ton distant qu'elle s'adressa à l'homme.


Un nouvel éclair suivi du tonnerre, retentit autour d'eux. La nuit se risquait d'être longue...

Le tonnerre rajoutait un petit climat apocalyptique à cette scène. J'aimais cette ambiance quelque peu glauque. Les gouttes nallaient pas tarder. Je faisais toujours dos à la jeune femme, regardant le ciel zebre avec fascination. D'unevoix calme et douce, comme du velours, je parla :

-C'est beau, n'est ce pas ? (elle acquiesça peut être mais peu m'importais) J'ai toujours été... Fasciné, par ces deferlantes de la nature. Si majestueuses...

Je me retournait et me me mit à détailler la jeune femme. Elle etait belle. Très belle. Cela ne faisait aucun doute. Et même si son expression, à ce moment particulier, n'exprimait que duretée afin de cacher la peur, je pus voir que son visage etait plein de bonte. Elle avait été habituée à une vie riche et dévouée aux autres, c'était certain. Un elair eu lieu et j'eus comme... une vision.

L'éclair m'avait aveuglé, et quand ma vue avait repris, ce n'était plus la jeune femme. Je voyais un visage connu, aussi bon que celui de la demoiselle. C'était felina. Ma felina. La seule personne pour qui j'eus un tant soit peu de respect dans ce monde... Revoir son visage déclencha une réaction en chaine dans mon corps. Mes joues rougirent. Un frisson parcouru mon corps. Mes Jambes flageolerent et je m'affallai par terre. Mon cerveau se ramollit. Des souvenirs que javais enfoui remonterent avec une telle brusquerie que jeus la nausée. Ses bras... Les seuls qui m'avaient acceullis. Les seuls qui m'avaient réconforté...

Mon groupe de chat, à la vue de mon vertige, firent un mouvement vers moi :

-Rrestez ou vous etes, bande de chat écervelés ! Si elle s'enfuit, vous le pairez tous !

Je me risquai a scruter de nouveau son visage. Son expression avait changer, mais son visage était redevenu le sien. Je ne savais pas qui était cette femme. Mais je devais le savoir. Elle était de plus en plus mystérieuse... Et cela me fascinait.

-Jeune demoiselle, m'exprimais je, prenant ma voix de velours et dune voix très calme, veuillez m'excusez de ce malaise. Je me présente comme il se convient : Black félin. Black, c'est le prénom, et félin, le nom de famille. (J'agrementais cette declaration d'un sourire) Je suis le chef officieux de cette ville. Et vous m'intriguez très chère. Je voudrais donc vous inviter à prendre le thé. C'est une offre (ma voix se chargea de sous entendu) que vous ne pouvez pas refuser.

Le tonnerre retentissait... Et pourtant, il semblait de mèche avec la jeune femme. Mais elle-même ne s'en apercevait pas. Elle avait les yeux rivés sur le dos de cet homme. Qui lui parlait nature. Sa voix cherchait à la bercer, alors que la déesse sentait qu'il ne fallait pas s'y abandonner. Une voix de velours, pour des intentions peu doucereuses.

La nature avait été régie par elle et sa soeur. Elle avait toujours veillé au bon fonctionnement de la paix entre les animaux, les hommes... les esprits. Toute harmonie dans ce monde devait exister. Elle avait toujours réussi à en trouver une. La paix existe, et ce, dans n'importe quel corps. Corrompu ou non. Il lui était arrivé de ne pas accepter de la chercher... Sans craindre les conséquences.

L'homme se retourna. Ses yeux verts étaient plus que reconnaissables. Charmant garçon, la ... "nature" semblait avoir été généreuse avec lui. Mais non, elle n'était pas dupe. Il l'avait amenée ici pour des raisons plus étranges que prévues. Mais soudainement, il s'était affalé, et elle vit exactement la même chose que lui. Mais elle ne savait pas ce que c'était. Peut-être son amante... Elle ne savait pas. Elle-même, malgré le fait qu'il n'avait pas été là pour l'aider mais pour en tirer autre chose, ne put s'empêcher d'entamer un mouvement en sa direction pour venir l'aider. Mais son cri la rappela à l'ordre. Il ne la voyait que comme un objet.

Puis, il se présenta. Black Felin. Ainsi, il était le chef de cette ville? Et il était intéressé par... elle ? Et pourquoi donc? Parce qu'elle venait de nulle part ? Elle n'était pas dupe. Il lui était arrivé de ne pas être empreinte de bonté, d’amabilité. Et c'est pourquoi ses yeux se fermèrent. Elle prit une grande respiration, sentait l'air emplir ses poumons comme jamais, avant de lui lancer un regard qui ne défaillit pas une seule seconde.

Non.

Elle n'avait plus peur. Un éclair plus violent encore retentit. Et elle, elle ne retirait pas son regard azur des yeux verts de son prédateur. Shälmosis était décidée à survivre.

Non.

Sa voix resonnai encore dans ma tête. Encore secoué par ce que j'avais vu, je faillis piquer une crise de gamin. Elle ne pouvait pas refuser. De gré ou de force, je lemmenerai. Peu importe comment.

Mais quelque chose dans son regard avait changé. Elle était determinée. Elle ne se laisserait pas faire, peu importe mon don pour le discours. Je devais réagir.

-Cela me navre, croyez le... Messieurs, occupez vous d'elle. Mais ne l'amochez pas trop.

Tous mes chats se jeterent en même temps sur la jeune femme. Elle navait aucune chance. Mes hommes étaient les plus entraînés de la ville. Jy avais veiller personnellement. Avec Felina....

Elle me manquait. Je ne.me souviens pas avoir jamais été aussi heureux. Elle m'avait accueilli, lorsque je n'étais encore qu'un petit chaton. Après mon... Opération. J'eus un frisson, qui eut le don de me ramener à la réalité. Je ne pouvais pas me permettre de somnoler alors qu'un combat faisait rage. D'autant plus que, je constatai avec surprise, deux de mes hommes étaient déjà à terre.

Je regardais la nouvelle venue avec des yeux ronds. Elle se battait.comme une lionne. Chacun de ses déplacements étaient presques aussi félins que ceux de mes hommes. Elle esquivai, paraît, frappait de façon implacable. Mes hommes peinait. Mais je ne voulais pas rentrer dans la danse. Si je le faisait, je la tuerai. Sans me vanter. Car si eux ne voyait pas les failles dans ses mouvements, moi je les voyais. Mais quelque chose vint troubler ma contemplation.

Une trompe resonna au loin. Un cor. Le cor du Culte. Le cor de nos ennemis. C'était l'heure du sacrifice. Ils devaient errer dans les rues à la recherche dune.jeune personne a égorger pour leur nouveau dieu. C'était mauvais. Très mauvais. Je criai :

-Repli les gars, repli !

Je voyais déjà les lueurs de leurs lampion tournés au coin de la rue. Je me precipitai vers.une bouche d'égout et en retirai la plaque. Mes hommes coururent, lâchant le combat avec presque soulagement, et sauterent dans la bouche noire. La jeune femme n'avait pas.bougé. Elle n'était pas en sécurité, et pour la première fois, je cherchai plus à la protéger qua l'utiliser. Je tendis la main vers elle, l'implorant presque :

-Viens avec nous, tu nés pas en sécurité ici ! Fais moi confiance !

Alors qu'elle semblait déterminée, Black Felin finit par la jeter en "pâture" à ses hommes de mains... Et elle défaillit un peu. Il ne fallait pas trop l'amocher, qu'il disait... Et pourtant, en une fraction de seconde, elle se retrouvait assaillie par plusieurs hommes qui ne désirait qu'une seule chose : lui faire du mal. La déesse déchue n'avait pas la force de pouvoir s'en sortir seule face à ces hommes.

Mais une voix retentit au creux de son oreille, douce et apaisante... Elle y reconnut sa soeur, Adëamis, et une boule de chaleur se répandit au creux de son ventre, s'emparant d'elle, et lui donnant une assurance qu'elle n'avait pas.

*Ma chère et tendre soeur, je te confie la rage, et l'agilité d'une panthère... Si Eagolyth t'as détruite, je serais là pour toi. Ne perds pas espoir.*

Et le premier homme qui eut le malheur de poser son bras sur son épaule fit une joli vol plané par dessus la déesse. Mais en retour, elle se prit un coup de poing entre les côtes, qui la fit gémir de douleur. Mais son corps voulait se battre, sans même qu'elle désire réellement affronter ces hommes. Alors elle parait, frappait sans pitié, mais se prenait beaucoup de coups en retour. Sa bouche était pleine de sang, et Shälmosis ne prenait pas le dessus. Elle se fatiguait. Il y en avait trop, et ils étaient trop entraînés pour elle... La jeune femme esquivait encore et encore, et frappait avec uen vigueur infatiguable. Mais son esprit, lui, semblait se vider.

Quand soudain, des Cors. Et un ordre qui fusait... Soudainement, elle se retrouvait à nouveau seule dans la ruelle... Des lampions arrivaient. Shälmosis ne savait pas ce que c'était, et elle se mit à courir en direction des rues, sans pour autant savoir où elle allait. Black Felin avait crié quelque chose, mais son cerveau n'avait pas analysé ce que ses paroles signifiaient. La vigueur nouvellement obtenue se dissipait, et elle trébucha. Alors qu'elle courait comme elle pouvait, son corps souffrant des coups qu'elle avait reçu, la déesse déchue se retrouva face à un mur, dans une ruelle. Seule. Et les lampions se rapprochait toujours. Se retournant, elle guettait l'arrivée des personnes dont l'apparence semblait étrange.

*Ma soeur, tu n'es pas redevenue totalement humaine... Tu as gardés tes pouvoirs... Cherche les au plus profond de toi.*

Shälmosis fit un petit sourire, signe qu'elle était heureuse de les voir, et ferma les yeux. Les gens s'approchaient, et la déesse avait les yeux fermés, comme résignée. Et pourtant, c'est au fond de son coeur qu'elle cherchait. Au fond d'elle-même. La bonté, elle ne voyait que ça. Mais comment l'utiliser ?

Elle avait semé en partie ses poursuivants, et pourtant, il semblait se diriger sans cesse vers elle. Ils étaient là, à une dizaine de mètres. Dès qu'il tourneraient, ils la verraient.

*Bordel, mais que fait elle ?*

Contrevenant au quasi ordre que je venais de lui donner, la jeune fille s'en allait en direction des rues de la ville. C'était dangereux. Plus qu'elle ne le croyait. Cette ville n'avait jamais été très sure, mais avec l'arrivée de cette nouvelle... Peut on vraiment parler d'une secte ? A ce stade là... Je serais plus tenté de parler d'hérésie. Si ils la trouvaient, elle finirait sur l'autel. A coup sur.

Depuis environ deux ans, cette religion avait pris le contrôle de la ville, insufflant une vague de peur sur celle ci. Elle veinerai une nouveau Dieu, du genre Eago quelque chose. J'ai jamais été branché religion. Avant elle, il y en avais une autre qui était bien plus soft, même si à l'époque j'en avais rien à péter. Celle ci... Etait un véritable cauchemar.

Rituels macabres, sacrifices humains... Les religieux avaient le droit de tout faire. Et les non religieux étaient tués. C'était l'anarchie la plus totale dans la ville... Et c'est pour ça que j'avais crée mon organisation. Hors de question de laisser MA ville se délabrer ainsi. Puis il faut dire... Je n'aime pas qu'on prenne ce qui m'appartient.

Je fus tenté pendant quelques milisecondes de la laisser à son sort. Après tout, elle n'était qu'une inconnue...

*... Tain je suis trop gentil.*

Je me retransforma en chat, sans douleur aucune. Rapetisser étaient l'étape facile. Laissant mes vêtements sur place, je me mis à grimper le long de la gouttière de la maison qui était juste à côté. J'arrivais sur le toit et suivis la trajectoire de la jeune fille. Elle s'engouffrait dans différentes rues, mais le combat contre mes hommes l'avait affaibli. Elle peinait a courir, trébuchant a chaque coin de rue. Mais le cortège se rapprochait. Et elle le sentais. Et moi aussi. Et elle tourna à l'angle de la mauvaise rue.

Dans sa hâte, elle s'était engouffré dans une impasse. Elle ne pouvait pu rien faire, le char des religieux n'était plus loin... Je me mis sur le mur qui refermait l'impasse derrière la jeune fille et me retransformait en homme. Je serais nu mais tant pis je devais la protéger.

Et lorsque les religieux étaient sur le point de tourner et que je voulu attaquer, je m'interrompis brusquement. Quelque chose venait de changer en la jeune femme. Elle venait de découvrir quelque chose visiblement. Son aura grandissait à vue d'oeil, devenant presque lumineuse. Je souris.

*Je n'interviendrais qu'au dernier moment. Ce qui se passe à l'air plutot interressant..."

Eagolyth ! Eagolyth ! Malheur à toi ! Eagolyth !

Ils étaient là. Ils tournaient au coin de la rue. Un cri, plusieurs cris... Et ils dirent son nom. Eagolyth. Ils n'avaient que ce mot à la bouche, les yeux hagard sur cette femme qui, les yeux fermés, les sentaient. Cette femme n'avait que faire de les entendre... Elle sentait tout ce qui l'entourait. Black Felin était derrière elle, et les hommes d'Eagolyth était désormais face à elle. L'un deux s'approcha lentement... Il devait être le plus haut placé dans ce groupe. Plus il s'approchait, et plus l'énergie de la jeune femme grandissait.

Sa peau devenait peu à peu scintillante, et la jeune femme ouvrit les yeux, qui n'étaient que bleu océan, comme un torrent bleuté qui aurait pu engloutir n'importe quoi. Les hommes reculèrent un peu... Une voix retentit dans sa tête. La sienne.

Eclaire les hommes... Redonne leur la lumière ! Shälmosis, reprends ta place !

Les hommes semblaient cependant reprendre courage, et s'avancèrent vers elle. Mais elle ne bougeait pas, ses vêtements volant autour d'elle, alors que sa peau devenait couleur or. Rabattant ses bras contre sa poitrine, Shälmosis faisait fi de tout ce qui se passait autour d'elle. Un point d'énergie se trouvait dans son coeur. Plus elle creusait à l'intérieur, et plus elle découvrait un sentiment qu'elle avait toujours connue.

Quand soudain, les bras de Shälmosis s'ouvrent en grand, et une immense vague de couleur or balaya tout adepte de son frère. Une vague de bonheur. Les adeptes se protégeaient les yeux, et pourtant, ils reculèrent. Encore. Et ils finirent pas se retourner définitivement, en souriant, comme envoûtés. Ils firent demi-tour.

Ils étaient devenus gentils, le temps de quelques instants. Ils repartaient tels qu'ils étaient venus, comme si jamais les prêtres n'avaient voulus tuer quelqu'un en ce lieu. Ils partaient les mains vides. La jeune déesse déchue posa ses pieds au sol, sortant de sa transe. Sa peau retrouvait peu à peu sa couleur normale. Ses cheveux retombaient de part et d'autre, le bleu de ses yeux diminuait d'intensité. Epuisée par l'effort qu'elle venait d'accomplir, son coeur battait à tout rompre et semblait sur le point de lâcher. Black Felin était toujours derrière elle, mais elle ne savait pas s'il avait esquissé le moindre de mouvement. L'énergie qu'elle avait dépensée aurait pu la tuer. La prochaine fois, elle réduirait la dose. Mais elle avait trouvé ce point culminant de peu de pouvoirs qu'il lui restait.

Sa tête lui faisait mal. Autant que son coeur. Tout son corps était douloureux... Elle avait envoyé une décharge de gentillesse en plein coeur de ces hommes corrompus. Ils étaient tous bons. Ils n'avaient simplement pas su voir la noirceur qui les habiterait en vouant leur coeur à un dieu assoiffé de pouvoir et de haine. Shälmosis fondit alors en larmes... Elle avait perçu toute la détresse qui habitait au coeur de chacun de ses hommes. Il fallait qu'on les aide. Il fallait les sortir de là... Depuis combien de temps était-elle là? Elle venait de perdre son trône ! Il y a à peine quelque jours ! Comment ce monde avait pu changer autant?

Plus elle pleurait, et plus son coeur devenait meurtri. Pourtant, elle n'était pas déformée par la tristesse. Elle pleurait telle une déesse. Une fois d'indifférence dans le regard, comme si elle ne pouvait agir. Et pourtant, ces larmes étaient là, au bord de ces yeux océans. Puis soudainement, sa tête tourna, et ses émotions disparurent instantanément. Shälmosis s'écroula sur le sol, en position foetale, évanouie. Pourtant ses lèvres remuèrent faiblement.

Black Félin.